Jacques-Louis David : le metteur en scène de l'histoire

Publié le par Maltern

Jacques-Louis David 1748-1825 :  La mise en scène des fêtes de la Révolution 10 août 1793 et 8 juin 1994

Parler de politique spectacle, de société du spectacle (voyons Guy Debord ! ) de médiatisation de l'évènement semble viser un phénomène contemporain lié à la radiodiffusion, puis à la télévision.
C'est à la fois juste et faux. L'exercice du pouvoir s'est  s'est toujours appuyé sur une mise en scène du pouvoir. La révolution de 1789 a son metteur en scène et c'est le peintre David se mettant au service de Robespierre, et qui fut un extraordinaire conseiller en communication ou en média comme on voudra. Les fêtes révolutionnaires, en enlevant l'opinion, furent un des socles de la jeune République, le plein air, la procession dans la rue, les chants, les choeurs, les tableaux. L'histoire faisait l'histoire tout en se donnant en spectacle. Les acteurs n'étaient pas des doublures, c'était bien le peuple mais aussi Robespierre, La Fayette, Louis XVI, Talleyrand qui étaient sur scène et leur rôle historique se jouait et s'inventait "en direct" avec tous les aléas du direct et la part d'improvisation réussie ou ratée. Attroupements colossaux de 300.000 personnes mais en vrai et non en « présentiel » (pour parler comme les diafoirus de la COM’) et pas en télé-visuel (en vision à distance). David, l'insubmersible, (il servira Bonaparte) échappera lui à la guillotine. Les acteurs ont changé, la pièce n’est plus la même, mais le pouvoir a toujours besoin d’un metteur en scène.

 

La fête de l’Unité et de l’indivisibilité du 10 août 1793 : (sous word)

Organisée par le peintre David, elle commémore la journée du 10 août 1992, date d’abolition de la royauté. La foule parcourt cinq stations symboliques : l’emplacement de la Bastille où l’on a monté une fon­taine de la Régénération, boulevard Poissonnière, ce sont des comédiennes assises sur des canons qui sont les héroïnes d’octobre 1789, puis la place de la Révolution ou s’élève une statue de la Liberté. Aux Invalides une statue colossale du Peuple français en Hercule terrasse l’hydre du fédéralisme, la procession arrive enfin sur le Champ-de-Mars ou l’on se rassemble autour de l’autel de la Patrie. A chaque station un cérémonial mis en scène minutieusement par David. Voici le descriptif de la première. 

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